Arriver en Italie au printemps est un enchantement. Malgré la fatigue du voyage, Mme Duval et Lili s'émerveillèrent du spectacle qu'elles découvraient de l'autre côté des Alpes. La lumière surtout les étonna et les éblouit. Tante Lucille et sa fille Pia, qui avait treize ans, les attendaient à la gare. Après les avoir chaleureusement accueillies, elles entrainèrent rapidement Lili et sa grand-mère vers le quai d'embarquement où elles devaient prendre un de ces bateaux qui sillonnent les canaux de Venise qui tiennent lieu de bus.
Mme Duval et tante Lucile étaient déjà à bord. Lili s'apprêtait à les rejoindre quand, soudain, un gros homme fendit la foule, bousculant tout le monde pour être sûr de gagner une place assise. Au passage, il donna un grand coup d'épaule à Lili. Celle -ci, déséquilibrée, glissa et faillit piquer du nez droit dans le canal. Heureusement, une main ferme la tira en arrière. Lili se retourna et vit un garçon un peu plus âgé qu'elle, qui lui souriait de toutes ses dents.
MARGUERITE THIEBOLD, Lili et le gondolier